Ces constantes qui permettent à certaines entreprises de gagner…
Depuis près de 15 ans nous avons la chance d’accompagner des structures de tailles différentes, sur des marchés et des univers bien opposés parfois. Nous avons ainsi traversé plus de 150 entreprises qui nous ont ouvert leurs portes à l’occasion de formations ou de coachings.
Nous avons donc pu observer avec l’équipe quelles étaient les constantes de ces entreprises, petites ou grandes, nationales, régionales, locales ou internationales qui faisaient que celles-ci s’en sortaient mieux que d’autres.
Certes, allez-vous me dire, le contexte économique afférant à un pays ou à une zone géographique plus étendue permet d’être meilleur ou de se développer plus. Une tendance de fond sur un développement de business permet également pour celles qui se lancent de réussir plus que sur d’autres marchés… Mais pourquoi donc à « terrain de jeu » comparable entre secteurs concurrentiels, marchés ou zones, certaines entreprises font toujours cette différence ?
Nous avons identifié une dizaine de constantes que l’on retrouve dans la quasi-totalité des entreprises ‘gagnantes’, que nous avons classées et regroupées en 7 majeures, suivant le critère d’importance désigné par chacune de ces ‘boîtes à succès’.
Nous avons ici le plaisir de vous livrer le secret de ce qui donne le plus de chance à la réussite…
1. Sens & culture client
Beaucoup en parlent, peu l’applique…
Celles qui ont ancré durablement des pratiques et des process autour de la relation client, à tout niveau hiérarchique, en mode transversal, tant sur le plan externe qu’interne dans les rapports entre services, gagne plus vite et plus durablement.
Il s’agit bien entendu de remettre en cause ces pratiques en captant ce qui fonctionne et les tendances et évolutions de l’environnement. Ces entreprises savent que sortir de l’ornière se fait « par le haut » avec les clients et non en réalisant des économies (puissent-elles être néanmoins passagères).
2. Innovation
Innover, beaucoup en rêvent, peu le font réellement…
Certes l’innovation est souvent associée au terme d’investissement : celui-là n’étant pas forcément à la portée de tous, on imagine ne pas pouvoir être innovant…Pour autant, celles qui innovent ne le font pas uniquement dans les produits, les technologies, mais aussi dans les services apportés, dans les process, les modes d’organisation (voir notre article sur »la culture des talents au service de l’innovation managériale »), la façon de repenser les modèles de motivation au sein même de l’entreprise par exemple. Elles ont développé une culture d’ouverture, de curiosité, de partage et de générosité au sein des équipes.
Les plus fortes dans ce domaine ont même misé sur le retour à la créativité individuelle et le mode collaboratif collectif pour favoriser cet esprit de progrès propre à imaginer, rêver, découvrir, réaliser des choses jusque-là jamais tentées…et reconnaissent parfaitement le droit à l’erreur…
3. Liberté de créativité individuelle & remise en cause de l’existant
Certains patrons en parlent, peu vont jusqu’au bout de l’exercice…
Les entreprises qui réussissent autorisent l’exercice de la ‘boîte à idées’ poussé à l’extrême !… Les salariés sont invités en ‘guest stars’ dans des comités de pilotage ou des comités de direction lorsqu’ils ont à cœur de faire partager leur créativité dans quelque domaine que ce soit, en rapport avec leur fonction ou d’un point de vue plus général, y compris sur des sujets qui ne sont pas en rapport avec leur mission première. Des séminaires de créativité collective sont déjà mis sur pied, mais chacun peut s’autoriser à exister au travers de ce qui le constitue. Des ateliers d’expression artistique bien orchestrés sont d’ailleurs parfaitement propices au laisser-aller de la liberté créative de chacun, favorisant la relation inconsciente entre l’œuvre produite et la difficulté d’une mission évoquée par exemple. Le point d’orgue de ces organisations à succès est sans doute cette certitude en ‘arrière-plan’ de ne jamais être certains de pouvoir faire mieux demain…
Mode de fonctionnement collectif-collaboratif
Le vieil adage ‘diviser pour mieux régner’ reste encore malheureusement pour beaucoup de managers une manière d’exister et de ‘durer’…du moins le pensent-ils…
Les entreprises meilleures que les autres s’appuient sur la cohérence dans l’organisation, la cohésion et l’interdépendance. Elles rassemblent autour d’un projet identitaire où chacun à sa place, trouve du sens dans la relation entre mission, objectifs et but, dessein, ambition générale. Elles fonctionnent en mode collaboratif non seulement autour de projets opérationnels récurrents, mais elles savent aussi marquer les esprits de part leur capacité à générer chez chacun l’esprit d’entraide et l’assurance de trouver des ressources face à une difficulté occasionnelle…bref, on n’a jamais ce sentiment d’être seul ! Et cela n’est pas uniquement de la responsabilité du manager de devoir ‘assurer’ au sens littéral du terme mais c’est bien au sein de l’équipe et entre équipes elles-mêmes que cette culture se trouve consolidée. Même si bien entendu les tensions ou remous existent également au sein de ces structures, cette façon quasi inconsciente de se comporter envers et grâce aux autres est extrêmement fiable et aide à passer des caps plus difficiles plus aisément.
5. Développement des hommes
Vaste sujet que celui de se pencher sur la première ressource de son organisation…on prend le risque de voir partir les collaborateurs évolutifs formés, ou d’être challengé dans ses positions historiques par des gens plus performants…
Les entreprises plus puissantes que les autres n’ont jamais cessé d’investir sur les compétences, techniques, savoir-faire de ses équipes ; elles poursuivent constamment cet effort d’apprentissage à tous les niveaux hiérarchiques, assurées d’une meilleure exécution, plus rapide et de qualité, gage d’un professionnalisme adoubé par ses partenaires externes !
Mais celles qui vont plus loin dans la compréhension du potentiel intellectuel de chacun, dans la libération, l’approfondissement et la consolidation des talents ont tout compris ! Comme celles qui régulièrement cherchent à comprendre ce qui pousse l’individu à agir, ce qui le met en énergie sur les objectifs… Car il s’agit bien en effet d’agir sur l’ensemble des composantes qui constituent l’individu et non se centrer uniquement sur les compétences ‘techniques’ pour ‘tenir le poste’.
6. Valeurs actives
Qui n’a jamais observé dans de grandes salles de réunion des valeurs générales d’entreprise faisant rêver plus d’un candidat… lequel n’a jamais établi le lien entre celles-ci et le comportement observable dans son job au quotidien…
Je pousse une porte de bureau, puis deux… je prends alors vite comme point de repère au mur les valeurs édictées par l’entreprise, joli cadre aux couleurs vives sorti tout droit d’un séminaire de motivation de Codir ! Le collaborateur auquel je m’adresse n’y était visiblement pas présent. A la question posée par l’idiot que je suis (lorsqu’il connaît déjà les valeurs) ‘comment faites-vous vivre ces valeurs au quotidien dans votre job ?’…
Réponse parfois (1/3 des cas), étonnement, réflexion personnelle interne et très souvent regard oblique dans lequel je me sens pousser des antennes de martien tout droit atterri de nulle part ! (2/3 des cas)…C’est dire le gap restant. Je ne dis surtout pas qu’il faille éviter les séminaires autour des valeurs, socle et ciment de partage, terrain de jeu indispensable pour garantir les règles de fonctionnement. Oui mais justement…Si celles-ci ne sont pas transcrites en comportements observables dans la fonction, elles perdent leur sens premier. Les valeurs doivent se véhiculer au travers d’actes tant à l’interne qu’à l’externe et les entreprises qui ont poussé la réflexion jusqu’au bout s’appuient beaucoup plus facilement sur celles-ci pour faire passer leurs messages et porter leur discours avec plus d’authenticité et de force.
7. Mental
‘Je vous demande de faire corps, de résister et de braver la tempête’… Quel manager ne cherche pas à avoir la meilleure équipe de ‘têtes brûlées’ pour affronter les turpitudes du marché, faire face à la concurrence exacerbée, être solide face aux clients demandant toujours plus… Les entreprises qui font la différence avec les autres sont celles qui ont su comprendre l’importance d’un travail autour du mental avec leurs équipes ; elles font alors goûter à leur collaborateur ces composantes qui, réunies à l’instant ‘T’font la différence avec les équipes adverses !
C’est généralement une découverte pour les ‘non-initiés’ d’autant que peu d’interventions sont faites autour de cette thématique en permettant à chacun, tel à un sportif de haut niveau, de mesurer son niveau de mental sur le plan individuel, tout en restant dans un cadre collectif. Ces équipes ont un autre repère intemporel, et chaque collaborateur garde en mémoire les éléments sur lesquels il doit progresser personnellement.
Le socle mental permet ainsi à l’entreprise en proie avec des contraintes économiques passagères de mieux passer ces caps difficiles.